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J’ai mal à ma profession

Cela fait un mois maintenant, que l’on peut dire que l’actualité de la petite enfance m’a retourné l’estomac !


Je tiens en préambule à rendre un hommage à cette petite fille et à sa famille. En effet, auprès d’une professionnelle travaillant en crèche sur Lyon qui en tant que telle était censée lui apporter la protection, la sécurité, la bienveillance et la douceur (…) mais au lieu de cela, elle lui a montré le chemin de l’éternité. Il était donc, dans un premier temps, important pour moi d’exprimer de tout cœur à la famille toutes mes condoléances dans cette épreuve qu'aucun parent ne devrait connaître. Je leur souhaite tant de courage et de la force même si les mots me manquent.


Je n’imagine même pas le choc ou l’impensable et la tristesse comme la douleur de ses parents qui est indéfinissable.


On pense mettre son enfant en sécurité et finalement, on se retrouve anéanti par la perte, le chagrin et la colère… avant de cheminer vers un deuil «long voire impossible !».


En écoutant et en lisant l’actualité, en ce jour d’horreur comme ceux qui ont suivis, plusieurs choses ont rejoints mon esprit autant professionnellement que personnellement.


Il ne s’agit pas de faire (loin de moi l’idée) une généralité sur les gestionnaires et leurs structures ainsi que sur les professionnels mais bien de parler de mon ressentie, de mener à la réflexion et de faire réagir. Il y a de très bon gestionnaires tout comme (et heureusement) des professionnels qui sont réellement à leurs places.


Je vais rapidement parler du côté personnel, sans rentrer dans les détails, mais il me semble important de se questionner autour de se ressenti que je vais vous exposer et que je ne suis malheureusement pas la seule à avoir.


Je suis professionnelle de la petite enfance, j’ai travaillé plusieurs années auprès des familles et des enfants et dans un premier temps en tant qu’animatrice. Puis par la suite, j’ai évolué vers le métier d’Éducatrice de Jeunes Enfants (EJE). Pour étayer mes propos, j’en suis arrivée à la conclusion que le jour où je serais Maman, je ne pourrais pas laisser mon enfant en crèche ou chez une assistante maternelle. Mais à t-on vraiment le choix car, sur le plan financier et social, peut-on faire sans travailler ? Cela parait contradictoire vu que j’y travaillais et que ce métier je ne le changerai pour rien au monde et de fait, pour l’exercer il est primordial que l'on m'accorde la confiance. Mais malheureusement, c’est le discours de plusieurs professionnels aujourd’hui…


La question à se poser, c’est pourquoi (aujourd’hui) certains professionnels de la petite enfance ne font pas/peu confiance aux structures où ils travaillent au point d'y confier leurs propres enfants ?!


Je ne donnerai point de réponse à cette question, car je pense que la réponse est propre à chacun, mais cela reste selon moi très questionnant et inquiétant.


Pour faire le parallèle avec le versant professionnel de mes pensées, comment se fait-il aujourd’hui que beaucoup de professionnels de la petite enfance (infirmières puéricultrices, Éducatrices de Jeunes Enfants et auxiliaires de puériculture) désertent les structures ?


Pour cause, ses faits d’actualité soulignent les problématiques déjà existantes. De plus en plus nombreux comme de plus en plus grave sont les événements dramatiques qui ont tendance à s’amplifier au fil des années. Exemples : Enfants oubliés dans des dortoirs, maltraitances, négligences, enfants qui arrivent à s’échapper de leurs structures (…).


Le pire et la où le bât blesse, c’est que nombreuses sont les professionnels qui sont à bout et qui, depuis des années, ne demandent qu’à être écoutés mais « hélas » en vain…


Plusieurs questions se posent alors :


- Combien de dépressions et de démissions faudra t-il encore avant que les professionnels de la petite enfance ne soient écoutés et entendus !!

- Jusqu'où les politiques vont aller dans les domaines de la petite enfance, de la parentalité & de la périnatalité ?

- Combien faudra-t-il de scandales et de vies brisées avant que les politiques ne remanient réellement le monde de la petite enfance ?

- Quand est-ce que nos politiciens comprendront que la petite enfance ne doit pas être une affaire d'argent, mais seulement d'humains et d'Êtres en devenir qui ont besoin d'un accompagnement qualitatif et de structures adaptées.

- Quand est-ce que ceux qui nous gouvernent comprendront que la Périnatalité doit être accompagnée et que la complémentarité de la Santé et du social est nécessaire à un accompagnement global et qualitatif ?

- Quand feront-ils en sorte que tout cela soit réglementé car est-il normal en 2022, que n'importe qui puisse accompagner ce passage du devenir parent tout comme travailler en structure auprès d'être en construction et vulnérable sans "véritable(s)" qualification(s). Aberrant est de constater que tant de formations certifiante qui se font sans sélection, en seulement quelques jours et sans nulle valeur fleurissent (de plus en plus) autour de la Périnatalité et de la parentalité ?

- …


Quand est-ce que la France va t-elle se réveiller ?!


Mon métier d’Éducatrice de Jeunes Enfants, je l’ai choisie avec le cœur, j’ai vécue mes trois années de formation intensément et avec Passion dans toutes les expériences et compétences que celle-ci m’a permis d’acquérir. C’est une formation si riche sur le plan tant professionnel que personnel.


Être travailleur social demande un travail sur soi, qu’on effectue en amont et dès la formation. On en sort riche en compétences, en savoir-faire ainsi qu’en savoir-être avec cette soif inépuisable et inaltérable de bien faire, de transmettre et d’apporter le meilleur des accompagnements aux familles, aux enfants et aux équipes. Pour ma part, j’avais également cette envie de continuer à me former sur tous les sujets (à mon sens riches de sens) tels que les neurosciences, l’évolution de la place de l’enfant dans notre société, le développement de l’enfant, la psychologie de l’enfant et du processus de parentalité, la périnatalité…


Une fois le diplôme en poche, on arrive en toute logique gonflés à bloc, avec plein d’envies sur le terrain liées à nos valeurs qui nous ont fait, pour majorité d’entre nous, choisir cette voie... mais la réalité du terrain est tout autre ! Personnellement, je l’avais déjà perçue avant, ça reste la douche froide… et même si dans certaines structures on est impuissant et que rien n’évolue, voire pire que ça se dégrade, on se dit : alléééééé ça ne doit pas être pareil dans toutes les structures... pour nous aider à tenir le temps qu’une autre s’ouvre à nous.


Toutefois on reste partagés entre la frustration de ne pas avoir fait bouger les choses, la tristesse de laisser les enfants comme certains parents ainsi que quelques collègues qui partageaient (impuissants eux auusi) nos valeurs et principes.


La réalité du terrain, c’est quoi :

- Ce sont les gestionnaires qui voient les familles et l’enfant comme des chiffres avec un côté comptable et business = la rentabilité.

« Qu’est-ce que ce mot à le don de m’énerver... Et pourtant ! »

- La place et le rôle des éducateurs (bien souvent) mal compris par les équipes qui pourtant, ont le désir profond de bien faire !

« Oui, ça parait fou, mais dans certaines structures, l’éduc peut de fait être diabolisé par ses collègues et peut même devenir le souffre douleur »

- Le nombre d’enfants/professionnels ! 1 pour 5 en section bébé

« J’aimerais vraiment que l’on m’explique comment est-il possible d’accompagner de manière qualitative (avec sécurité et bienveillante...) chaque enfant avec les besoins propres de chacun…

- Des professionnels pas assez formés, ou l’absence de formations continues

« On entend encore dire en 2022 par des (dites)professionnelles que l’enfant fait un caprice et se sont (souvent) les mêmes à critiquer des parents au lieu de les accompagner (...) ».

- Des personnes pas à leurs places qui se retrouvent en crèche, car c’est la voie garage !

- La NON-reconnaissance de notre travail et de nos difficultés pourtant bien décrites depuis de nombreuses années.

- Des salaires très bas qui prouvent juste l’absence de considération dans nos métiers

- La maltraitance hiérarchique qui existe de plus en plus (surtout dans certains groupes privés)

- Ne pas prendre soin des salariés, mais leur en demander toujours plus

- Un turn-over qui ne fait que déstabiliser, déstructurer et épuiser (encore) un peu plus des équipes déjà affaiblies

- ...


Comment alors voulez-vous que les professionnels de la petite enfance aillent bien et réalisent, auprès des enfants, un accompagnement de qualité si on ne leur en donne JAMAIS les moyens, que l'on ne prend pas du tout soin d’eux et pire, qu'on ne les considères guère ?!


Oui, beaucoup d’entre nous sont à bout ! Car on sait pertinemment qu’on ne fait pas un bon accompagnement mais cela involontairement. Car pour beaucoup, on fait le maximum humainement mais la frustration est présente vis-à-vis du manque de moyens car les enfants méritent ô combien plus, On a beau connaître les conséquences de nos parôles, de nos actes mais malheureusement, y a un moment où on n'a pas le choix, on essaie (juste) de faire au mieux. La triste réalité, c’est qu’on accompagne pas (ou de moins en moins) et que notre métier (coeur/passion) s’apparente plus à de la garde d’enfant. Et ça va de mal en pis !


Et un jour, soit-il arrive un drame soit on a atteint nos (propres) limites ! Alors on s’enfuit en prenant un autre chemin. Pour ma part, j’ai un jour fais ce choix, celui de m’écouter et d’être en adéquation avec mes valeurs, mes pricipes et suis passée à l'action pour suivre mes actions. J’ai de fait décidée de me mettre à mon compte afin de défendre mon métier à sa juste valeur en adéquation avec tout ça afin de ne plus avoir à négliger la place précieuse qui est tant celle de l’enfant que de la famille.


Malheureusement, tant que les politiques feront les autruches et que ceux-ci continueront à marcher à contre courant, rien ne changera… Donc battons-nous !!! Et même si cela peut paraître utopique, j’ai par dessus tout cette envie (indélébile) d’y croire... !!!


Alors, main dans la main, battons-nous avec force pour que la petite enfance et une autre place en France, pour les adultes de demain et pour que ce genre de tragédies soient (enfin) du passé !!


Aujourd’hui, on a une très grande connaissance concerant les besoins de l’enfant, sur son immaturité tant cérébrale qu’émotionnelle comme sur l’impact des pleurs, des mots que l’on prononce à son égard (...). Nous sommes conscients que le bébé est un être en pleine construction neuro-affective, sociale, sensori-motrice, intellectuelle, cognitive… En effet, notre manière de répondre à ses besoins, de l’accompagner dans son développement aura forcément un impact sur l’adulte à en devenir. Les enfants sont des éponges, ils absorbent le bon comme le mauvais et ça il ne faut pas en faire abstraction car les mauvaises actions laisseront inéluctablement des stigmates !


Il est grand temps qu’une prise de conscience générale se fasse en France !


Notre chère nation est en effet bien en retard en matière de bien-être, de périnatalité, de petite enfance, de parentalité (...) et il en est de même concernant les personnes âgées. Il ne faut guère faire abstraction sur le fait que les problématiques concernant les structures petites enfances sont transposables et en liens avec, par exemple, les problèmes rencontrés en maison de retraite.


C’est le moment d’écouter et de prendre réellement en compte les propos des professionnels, mais pas seulement... Il est primordial voir crucial de comprendre qu’un bébé mérite d’être accompagné par des professionnels compétents et diplômés (pas seulement certifiés).


De plus, la formation continue de chaque professionnels doit être mise en place chaque année et se devrait d’être en lien avec le projet de la structure ainsi que les objectifs fixés lors des bilans professionnels.


Nous travaillons avec l’humain, et de fait il faut être humain pour pouvoir accompagner de manière bienveillante et empathique chaque enfant comme chaque famille. Il me semble plus que nécessaire que les professionnels soient des plus compétents (émotionnellement...) et qu’ils fassent preuve de remise en question et de prise de recul dans leurs travails. Pour cela, il serait intéressant que les analyses de pratique soient obligatoires à hauteur d’une fois par mois puis surtout que l’intervenante passe du temps sur la structure afin de pouvoir analyser le fonctionnement et appréhender (au mieux) les échanges avec l’équipe.


Des solutions, il y en a sans bornes mais le problème est, que de nos jours, les priorités, ne sont pas axées au bon endroit !!!!


J’ai beaucoup parlé des structures petites enfance dans mon article, mais j’y inclus les assistantes maternelles. En effet, l’agrément doit être en lien avec une réelle formation, car il ne faut pas oublier que contrairement aux crèches collectives, l’assistante maternelle est seule, elle n’a nulle possibilité de passer le relai et cela peut (dans certaines situations) être ô combien difficile.

Il serait également nécessaire pour celles-ci, d’avoir un espace de parole, d’écoute, de réflexion et pour souffler un peu. D’où, à mon sens, la nécessité d’être formés de manière continue.


Mon article s’adresse également à l’ensemble des professionnels de la petite enfance qui, comme moi, font le choix du libéral.

Il est grand temps que tout cela soit réglementé. Comme j’en ai parlé plus haut, n’importe qui peut accompagner une future famille ou une famille et cela est très grave car les dégâts peuvent être considérables !

Je vais très probablement me faire des ennemis, mais je suis (très) au clair avec mes pensées en liens avec mes propos. Par exemple, le prétexte d’être Maman ne fait pas que l’on a les compétences professionnelles requises afin d’accompagner les (futures) familles.

Elle a certes son expérience de Maman et peut exceller dans se rôle rempli d’affect, à le droit de donner des conseils comme tout un chacun, mais pas se prétendre accompagnante !

De plus, ce qui a été valable au sein de son foyer, ne l’est pas forcément pour une autre famille car il y a autant de situations que de familles.


Un pseudo-coach parental qui a seulement une certification qui, de plus, est souvent passée par le biais d’internet... ne peut point avoir acquis de réelles compétences et surtout un savoir-faire/être. De plus, ils sont dépourvus de la validation d’experts concernant l’aptitude à exercer comme tout "vrai" diplôme. Enfin, un professionnel de la petite enfance fraîchement diplômé n’a pas, à mon sens, assez d’expérience pour pouvoir prétendre accompagner seul.


Alors concrètement, être professionnel dans un domaine, c’est quoi ?


Ma conscience comme ma cohérence professionnelle m'amènent à dire que c’est (à mon sens), l’acquisition des compétences, de connaissances, c’est connaître et se positionner dans la relation d’aide et non dans le don de solutions. Une professionnelle sera dans l’empathie, dans la congruence, dans la compréhension de ce que vit l’autre. Enfin être professionnel, c’est avoir une posture, un savoir être et faire professionnel, mais NON dans son expérience personnelle et familiale. Pour conclure, un bon professionnel se tiendra informé, enrichira de cesse ses compétences par des formations, des lectures… dans ce tout qui mène à l’expérience et au professionnalisme afin d'exercer de manière sécuritaire et digne.


Je pourrai écrire encore des heures à ce sujet, mais je vais m’arrêter là. Je vous invite à m’écrire dans le but d’échanger si vous le souhaitez.


Faisons bouger les lignes afin que l’accompagnement périnatal et parental soit réglementé & également pour que le fonctionnement des structures petites enfances soit entièrement remanié afin de proposer aux professionnels un espace de travail de qualité dans lequel ils pourront évoluer de manière à accompagner avec bienveillance et qualité ceux qui seront les adultes de demain et prions pour que les drames cessent (définitivement)…


Laëtitia Meunier «Le 27.07.2022»


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